Jean de La Fontaine – Fables

55,00

UGS : 9782072939983 Catégories : , ,

Description

Édition de Jean-Pierre Collinet. PrĂ©face d’Yves Le Pestipon. Illustrations de Grandville

Au printemps de 1671, Mme de SĂ©vignĂ© et La Rochefoucauld apprennent par cƓur « Le Singe et le Chat ». La Fontaine a presque cinquante ans ; la gloire lui est dĂ©sormais acquise. Aujourd’hui, La Fontaine a quatre cents ans, et l’on en oublierait presque ce que sa gloire, dĂ©cuplĂ©e par les siĂšcles, a de surprenant.
NĂ© en 1621, longtemps « garçon de belles lettres », La Fontaine s’est d’abord contentĂ© de vivre — « Ne point errer est au-dessus de mes forces » — , et de lire. Malherbe et les Anciens, Rabelais et Marot aussi. Il attendra le milieu du Grand SiĂšcle pour commencer Ă  Ă©crire. À la chute de Fouquet (1661), son protecteur, il n’a presque rien publiĂ©. Mais bientĂŽt viennent les Contes licencieux et surtout, Ă  partir de 1668, les Fables choisies mises en vers. Le dessein Ă©tait apparemment modeste : prĂ©lever des fables dans un vaste fonds, essentiellement antique (Ésope et PhĂšdre) pour les offrir au public français. Or, si l’épopĂ©e et la tragĂ©die n’étaient pas dĂ©nuĂ©es de prestige, si le roman mĂȘme permettait de se forger une rĂ©putation, traduire et mettre en vers des fables n’était assurĂ©ment pas le plus court chemin vers l’immortalitĂ© littĂ©raire.
La Fontaine est du cĂŽtĂ© des Anciens. Pourtant en quĂȘte « du nouveau », il revendique une imitation « sans esclavage », et, se gardant de toute affectation, invente un art d’une Ă©vidence (apparemment) naturelle : le travail semble invisible dans les Fables (il est vrai qu’aucun brouillon ne nous en est parvenu). Le secret de leur modernitĂ© ? Peut-ĂȘtre la pensĂ©e mobile du monde qui s’y dĂ©ploie. PlutĂŽt que d’imposer ses vues sur la nature humaine Ă  la façon d’un moraliste, La Fontaine propose « une ample comĂ©die Ă  cent actes divers », ou encore un « tableau oĂč chacun de nous se trouve dĂ©peint ». La sagesse Ă  l’Ɠuvre dans les Fables n’est pas le produit de quelque transcendance: elle se dĂ©duit des dialogues, des actions et des passions des personnages, placĂ©s parmi les choses terrestres. De lĂ  sans doute une fascinante et inĂ©puisable profondeur. « Non seulement il a inventĂ© le genre de poĂ©sie oĂč il s’est appliquĂ©, mais il l’a portĂ© Ă  sa derniĂšre perfection », dira de lui Charles Perrault, qui notait — et le constat demeure valable — combien les Fables plaisaient Ă  tout le monde, tant aux « enjouĂ©s » qu’aux « sĂ©rieux », tant aux vieillards qu’aux enfants.
Le texte intĂ©gral des Fables est ici accompagnĂ© d’illustrations de Grandville. C’est la premiĂšre fois que se trouvent ainsi rĂ©unies toutes ses gravures (une par fable) publiĂ©es en 1837 et 1840, et une importante sĂ©lection de ses dessins, qui nous plongent dans l’atelier de l’artiste.
Ses essais, tĂątonnements et repentirs dĂ©voilent le jeu entre reprĂ©sentation animale et reprĂ©sentation humaine des personnages. Baudelaire disait de Grandville qu’il l’effrayait plus qu’il ne le divertissait. Effrayante parfois, c’est vrai, drolatique souvent, pĂ©trie de ses fantasmes et de ses hantises, la mise en image des Fables de La Fontaine par Grandville constitue un chef-d’Ɠuvre de l’illustration.

Informations complémentaires

Poids 0,485 kg

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